Révélation d’une infirmière
Infirmière depuis 2006, après quelques années en service de médecine et passionnée par la relation à l’autre, je me suis orientée vers le domaine de la psychiatrie et plus précisément de l’addictologie. J’ai alors découvert une autre manière de prendre en charge le patient. Celui-ci est accompagné par l’équipe soignante à se reconnecter à ses ressources personnelles et à être acteur dans le processus de guérison … c’est lui et non le soignant qui trouve ses solutions à une meilleure qualité de vie et donc à s’en sortir, il est autonome : C’est le début de mon évolution dans le domaine du prendre soin de soi.
Découverte de la méditation de pleine conscience
Après avoir animé des séances en petit groupe de relaxation psychocorporelle, basée sur la méthode Vittoz avec ces patients, j’ai découvert la méditation de pleine conscience qui a été comme une “révélation” pour moi : un puzzle manquant à mon équilibre de vie.
Avant cette découverte, j’étais essentiellement en train de courir, essayant de tenir la route dans tous les domaines : être “la bonne maman”, “la bonne fille”, “la bonne conjointe”, “la bonne infirmière”, “la bonne amie”… J’aimais être au TOP, dans l’action et le simple fait d’avoir un moment de libre était impossible (incapable, pas appris, culpabilité, ennuie, impatience…).
J’étais de nature à me projeter avec des projets personnels et professionnels, souvent dans l’excès y compris dans le sport et ces fameuses listes de choses à faire qui finalement étaient plus anxiogènes que rassurantes… Grâce à la pleine conscience, j’ai découvert et pris goût à cette liberté d’être présente dans ma vie et à finalement ne pas fuir en pensant à après : juste être là et être avec moi-même.
Quel cadeau d’avoir rencontré la pleine conscience et de l’avoir laissé infuser dans mon quotidien, ma vie.
Rapidement j’ai pratiqué de courtes méditations guidées et ce rendez-vous quotidien était un délice, un voyage intérieur déroutant basé sur la découverte de soi. J’ai exploré mon corps dans les moindre détails (moi qui pensait le connaître étant sportive depuis toute petite). La respiration est devenue ma meilleure amie (et oui elle est toujours là que j’aille bien ou pas) et j’ai réalisé que finalement ce flux de pensées quasi-constant était «normal», mon cerveau fonctionnait à merveille, il suffisait juste d’en prendre conscience pour dompter du mieux possible ses pensées.
Qu’est-ce que m’apporte la méditation de pleine conscience ?
La méditation m’a surtout permis d’être enfin authentique, vis-à-vis des autres mais avant tout avec moi-même. Ce fût un long chemin d’accepter toutes les émotions que je traversais, que ce soit les «plus sympathiques» comme la joie, l’émerveillement (de tempérament optimiste et dynamique c’était plutôt simple et appréciable) mais aussi les plus difficiles dont j’avais plutôt l’habitude de fuir ou de ne pas voir, en surchargeant mon planning quotidien.
Dans les premiers temps de découverte de cette pratique de la pleine conscience, deux sentiments sont apparus :
– Du bonheur de cette rencontre, comme si un manque que je ressentais depuis «toujours» était comblé par cet équilibre renoué et en même temps
– Un sentiment de colère de ne pas avoir découvert cet art de vivre plus tôt, dès toute petite.
Une envie grandissante d’approfondir ce domaine est née. J’ai alors fais des recherches sur la mindfulness (la pleine conscience) et l’équilibre corps-esprit. J’ai pratiqué la méditation de plus en plus, j’ai débuté des formations avec pour but de me familiariser à l’enseignement de la méditation de pleine conscience et le programme MBSR.